Laurent, motard et voyageur passionné, nous raconte comment il a décidé de se lancer dans une aventure à moto incroyable. C’est en 2005 et au guidon de la Royal Enfield que l’ambassadeur Vintage Rides entreprend de rallier Pondichéry à la France. Un voyage moto fort en sensations que le motard n’est pas prêt d’oublier…
Pondichéry – Mars 2014 Que ces vacances sont agréables. Me voici de retour en Inde, dix ans après y avoir vécu ! L’occasion de me rappeler bien des souvenirs, et notamment certains détails de ce jour où je quittais en 2005 cette ville pour l’inconnu, les fesses posées sur la selle de ma Royal Enfield… Mais je dois peut-être me présenter, et remettre tout cela dans son contexte. Je m’appelle Laurent, et je suis, ou plutôt j’étais, géographe. Oui, car j’ai récemment changé de vie, et je répare désormais des motos toute la journée. C’est marrant d’évoquer ce changement de vie professionnelle, car à bien y réfléchir, ce fameux départ de Pondichéry en 2005 y est pour quelque chose…
Flash back en 2005. A l’époque, donc, j’étais un jeune chercheur en géographie, en poste à « Pondy » comme on l’appelle. Motard de toujours, j’avais à mon arrivée en Inde découvert cette moto unique : la Royal Enfield Bullet, et bien entendu j’en avais acquis immédiatement une. Et c’est donc sur deux roues que j’ai sillonné l’Inde du Sud pendant plus de deux années de pur bonheur. Le temps de vivre de belles histoires, et de s’attacher au point de ne pas vouloir quitter cette bécane si particulière, malgré un retour en France qui se profilait à l’horizon.
J’avais bien entendu parlé de la possibilité d’embarquer la moto dans un container. Mais mon cerveau ayant décidé de me torturer un peu, il me glissa une idée qui peu à peu fit son chemin. Au point qu’un matin je me suis réveillé avec la certitude que j’allais rentrer par la route, en conduisant la moto de l’Inde à la France !
Etait-ce réalisable ? Quels étaient les risques ? Selon quelles modalités ? Par quel chemin ? Je n’en savais rien, mais je venais soudainement d’en prendre la décision irrévocable, sûr que ce serait un voyage unique et une expérience hors du commun…
Trois mois de grosses galères administratives furent nécessaires afin d’obtenir les autorisations de sortir la moto du pays, et d’en traverser d’autres. J’en profitais bien entendu pour préparer la moto, décider d’un trajet à suivre dans la mesure du possible et en fonction de mes envies. Ce fut à la fois excitant et apeurant, surtout irréel. Comme si mon corps agissait sans que je le veuille : je me voyais installer un frein à disque, demander une autorisation, me renseigner sur l’obtention d’un visa iranien, sans être certain que c’était bien moi qui étais capable de telles fantaisies…
Un beau jour, finalement, le 04 juillet 2005, je quittais Pondichéry sur ma moto. J’avoue que c’était un bel orage sous mon casque ! L’excitation à son comble, je pensais à ce départ émouvant que m’avaient offert mes amis, à la route qui s’ouvrait devant moi, au temps inconnu que prendrait ce voyage, si seulement il arrivait à son terme…
Mais il semble que j’ai bien fait de me lancer ! De ce voyage, je garde un nombre de souvenirs incalculable et des images plein la tête…
Mon meilleur souvenir : atteindre le Mont Ararat à la frontière Turquie-Iran, car cela signifiait sortir enfin d’Iran où pas mal de galères s’étaient succédées…
Le plus beau paysage : le Kurdistan, avec ses vallons aux herbes multicolores, paysage sauvage où je ne croisais que de rares bergers, sur des routes défoncées.
Ma plus grosse galère : tomber en panne en plein désert iranien. Attendre longtemps un poids-lourds, monter la moto dans la benne haute de 3,5 mètres avec les moyens du bord… Atteindre la prochaine ville à minuit, et aller frapper à la porte d’un gars conducteur de grue pour le sortir du lit. Voir la moto soulevée par la grue à 2 heures du matin et finalement l’amener dans un garage. Mais les galères mécaniques sont aussi l’occasion de faire les plus belles rencontres. Lorsque la moto reste plusieurs jours arrêtée, des gens vous hébergent la main sur le coeur. Alors ne jamais oublier ce qu’un ami m’avait dit et qui s’est avéré si vrai : les plus grosses galères seront les meilleurs souvenirs, keep cool !
Mon conseil aux voyageurs : obtenir un CPD, carnet de passage en douanes, pour traverser plusieurs pays sans payer de taxes et, le plus important, avoir une moto facile à réparer.
Ce fut vraiment une belle histoire, et je deviens nostalgique à l’idée de revenir là où tout a commencé. Je crois que je vais retourner voir mon site web où j’ai consigné le récit du voyage… N’hésitez pas à le consulter, cela vous donnera sûrement des idées, vous qui surfez sur le site de Vintage Rides.
Et si vous passez par Montpellier, passez me voir chez Doc’Biker, la Royal Enfield est toujours là…
Laurent Dufy Ambassadeur Vintage Rides Doc’Biker Montpellier
Le 23/04/2014