Aux premières lumières des années 60, le mouvement hippie n’a pas encore éclôt, mais déjà la jeunesse bouillonne. La nature attire et c’est toute une génération qui commence à souhaiter s’évader vers d’autres horizons.
Seulement les aspirations des motards de l’époque se heurtent à une offre inadaptée. Le marché presque exclusivement dominé par des bicylindriques anglaises entrave cet élan de liberté. Difficile de parcourir sentiers et chemins de terre avec ces machines de routes.
Mais à chaque problème ses solutions. Un peu partout dans les garages des particuliers bricolent. Plusieurs essais sont faits. L’un d’eux devient récurent : un twin de route, monté d’un grand guidon accompagné de pneus à tétines et de pots relevés sur le côté pour gagner en garde au sol…
Le mix parfait pour une utilisation quotidienne qui permet néanmoins de s’arracher du bitume, brouiller les routes, avancer malgré tout, bousculer son itinéraire, se frayer un chemin à travers aspérités de l’évasion. Le mix parfait to… Scramble.Les Scramblers. Un nouveau type hybride était né.
Assez énergique pour la route, assez souple pour la quitter. Avancer sur le bitume. Parcourir le désert. Ou sinuer les chemins de terre. Avancer avec plus de spontanéité, tout simplement. Avec lui, toute une géneration s’offre une nouvelle marge de manœuvre et goûte de nouvelles sensations.
Très vite la tendance est identifiée par les constructeurs. Les japonais y voient l’occasion d’investir le marché américain mais les européens n’y portent pas grand intérêt. Chaque constructeur va chercher dans sa gamme une moyenne cylindrée, deux temps et performante pour se prêter au jeu.
Yamaha et sa Big Bear YD 250 puis YM305, Suzuki avec la TS 250 Hulster suivie par la Laredo 305 en 1968, les Samourai 305 et Avenger 350 SS de Kwasaki. Honda se démarque du lot en proposant une gamme plus fournie et travaillée au fil de la décennie.
Pendant 7 ans cette tendance progresse jusqu’à se crystalliser en spécialisation du tout terrain avec la DT1en 1969 et le passage au trail qui écarte progressivement le potentiel routier.
Cette évolution marque la fin de cette espèce hybride. Mais ces quelques années ne furent jamais oubliées.Hantés par ces souvenirs, des décennies plus tard, au début des années 2000 elles refont peu à peu surface.
Le Scramblers ont quelque chose d’universel. Un plaisir authentique, simple et dépouillé d’artifices.
Celui d’avancer en toute spontanéité. D’avancer en suivant ses intuitions quand on a juste envie de faire un tour un après midi. Sans contraintes, sans devoir choisir entre la route ou le chemin, juste en se laissant porter.
Pas étonnant que Ben’ notre responsable des ventes et des opérations et qu’ Alex le fondateur de Vintage Rides aient customisé leurs Royal Enfields en Scrambler.