L’aventure s’est révélée intense et merveilleuse.
Pour cette mission, nous réunissons une équipe d’enfer. Alex, le "boss", toujours partant pour de nouveaux projets. Florian, expert voyage basé à New Delhi qui n’a pas oublié d’amener avec lui ses blagues et ses jeux de mots. François, notre accompagnateur moto préféré, a guidé toute la troupe, très excité à l’idée de poser ses roues pour la première fois sur le sol africain. Pour nous diriger, Hélène, une réalisatrice aussi infatigable que professionnelle, à l’énergie contagieuse. Un petit groupe de trois motos, des regards croisés complémentaires, un bel équilibre entre les protagonistes, Hélène et moi, tous motards et accros à l’aventure. Tout ça n’aurait pas pu voir le jour sans l’équipe du bureau de New Delhi. A commencer par Jean, en charge du projet. Ainsi que nos partenaires, les personnes rencontrées sur place et tous ceux qui nous ont donné un coup de main.
Organiser un tournage et créer un nouveau
voyage moto en même temps semble irréalisable. Au diable la raison, nous embarquons déterminés, et un peu inconscients, dans cette nouvelle mission. Notre feuille de route était déjà bien chargée avant le départ. Elle s’est vite transformée en odyssée au gré des rencontres et des découvertes. Poussée par une motivation collective sans limite, frisant l’euphorie, et portée par Hélène qui n’a rien lâché sur ses exigences professionnelles, l’aventure s’est révélée intense et merveilleuse.
Cinq heures quarante-cinq
Réveil, packing et douche ultra rapide. On prend le café de nuit pour être sur les motos aux premières lueurs du jour vers 6h45. Heureusement que le soleil ne se levait pas plus tôt. On croise les doigts pour arriver très rapidement sur des sites photogéniques car c’est l’ébullition, tout le monde est aux aguets. Il ne faut pas rater le coche, ce sont les plus belles lumières de la journée.
Onze heures
On fait beaucoup de kilomètres chaque jour. Il faut avancer car on doit en voir un maximum en peu de temps. François suit à la lettre les paroles de Pythagore : "Délaisse les grandes routes, prends les sentiers". La Royal Enfield, fidèle et solide compagne de route, passe là où nous décidons de l’emmener, sans jamais rechigner à la tâche, comme d’habitude. Les demi-tours s’enchaînent devant la caméra au moment le plus chaud de la journée, toujours avec nos vestes pour garder le style à l’image. On roule vite puis moins vite pour que le drone nous suive. A plusieurs reprises, nous sommes frappés par des "frissons drone" lorsque l’on croit l’avoir perdu dans les falaises et les canyons escarpés.
Quatorze heures trente
On se rend compte qu’on n’a rien mangé de la journée et qu’il est temps d’avaler une pomme, ou, les grands jours, un sandwich sur le coin de la selle. Chaque pause doit être rentabilisée, c’est le tout en un. Pendant qu’on boit un coup, on prend de l’essence, François refait les niveaux d’huile et retend une chaine. En même temps, Hélène passe des coups de fil pour organiser nos séquences. Le planning évolue au gré des rencontres. Hélène repasse des coups de téléphone. On prend rendez-vous, on essayera d’être à l’heure. On ne le sera jamais.
Quinze heures
On prend du retard, comme ce jour, où au détour d’une piste, on ralentit jusqu’à couper complètement les gaz, ébahis devant la beauté d’une girafe. Une, puis deux, puis plein, avec leur démarche chaloupée, élégante. Festival de "Oh", de "Ah" et de "Waaaaah" pendant une heure.
Seize heures
Au milieu de l'après-midi, la lumière retrouve son intensité. La priorité à l’image nous fait retomber dans une frénésie où parfois nous tournons en rond au même endroit pendant des heures pour avoir le plan parfait.
Vingt heures trente
Fatalement, on conduit de nuit presque tous les soirs pour rejoindre l’étape prévue. Quand on arrive, fourbus de fatigue, pour ne pas dire complètement abattus, il faut s’activer pour faire du feu, débriefer autour d’un braai (barbecue local) avec une bière fraiche. Appareils, caméras et GPS en charges, on peut enfin s’écrouler dans notre lit pour quelques heures de sommeil bien méritées.
Les moments forts de ce tournage en Afrique du Sud
Quand on demande à François quelques anecdotes sur ce road-trip au départ de Cape Town, ses yeux s’illuminent comme deux soleils : "A quelques encablures de la Route 62, on découvre le canyon de Seweweekspoort, royaume du léopard. On y pénètre au clair de lune, entre chien et loup, on frisonne d’émotion quand on découvre ces gorges impressionnantes. On décide alors de bivouaquer plus loin à la belle étoile pour revenir faire des images au lever du jour. Il y aussi la rencontre avec Kensington, le ranger de la Game Reserve qui monte sur une moto pour la première fois. Edmund, le vigneron bio qui s’avère aussi fabriquer un excellent Brandy. Ronnie, le propriétaire du sex shop le plus improbable du Klein Karoo qui collectionne les soutiens-gorge. Ketut, le cartographe "à l’ancienne" aux airs de professeur Tournesol. Ou encore la visite du Township de Langa pour découvrir un des pans majeurs de l’histoire sud- africaine, comprendre et apprendre sur la politique et les réalités du pays. Je pourrais vous parler pendant des heures de ce voyage en Afrique du Sud, des paysages irréels, de la faune sauvage, du Cap de Bonne Espérance, de la gastronomie, de la région des vignobles..."
Rendez-vous en Novembre !
Sophie Squillace / Vintage Rides