Reshad, guide moto devenu expert voyage
Age : 30 ans
Né à : Clermont-Ferrand
Originaire de : l'Inde, avec des parents nés a Madagascar
Motard depuis : 12 ans
Vit à : Lyon
Un voyage Vintage Rides de prédilection : Népal ou Mongolie... difficile de les départager !
Surnom dans l'équipe : Le tchatcheur
Salut Reshad, comment ça va ? Où es-tu confiné en ce moment ?
Je suis confiné chez moi, dans mon appartement à Lyon. Il n'est pas très grand mais j'ai la chance d'avoir un balcon qui me permet de prendre l'air. Je suis avec ma compagne, Amandine. Nous attendons une petite fille pour le mois de juillet, donc cet arrêt forcé nous est bénéfique pour prendre le temps de préparer son arrivée. Je me spécialise dans un tout nouveau domaine : je sais maintenant ce que sont une turbulette, un nid d’ange et quelle poussette choisir !
La cuisine me plait, avec mon rythme de vie habituel je ne parviens pas à y consacrer trop de temps. Là, elle me permet de continuer mes voyages en essayant de reproduire des recettes que j'ai gouté à travers le monde.
Bien qu’indispensable, je dois avouer que cette restriction n’est pas simple tous les jours : habitué à sortir, à rouler... il faut prendre son mal en patience. Donc je m’évade comme je peux : en regardant des reportages sur les différents pays où j'aimerais aller, en lisant des livres qui me transportent.
Malgré tout, j'ai conscience que nous avons de la chance. Beaucoup de pays que nous avons visités sont touchés mais n'ont pas accès aux mêmes soins que nous, donc je relativise et comme j'aime le dire : « les voyageurs s'adaptent en toutes circonstances ».
« Les voyageurs s'adaptent en toutes circonstances. »
Raconte-nous ton parcours d'aventurier ?
En 2016, j'abandonne une vie plutôt confortable et stable en France, pour partir faire un voyage d'un an autour du monde avec ma compagne. Cette décision représente à ce jour ma plus grande prise de risque : une plongée dans l'inconnu.
Je ne m'en doutais pas à ce moment là, mais ce choix de partir à l'aventure allait changer ma vie. C'est notamment grâce à ce voyage que j'ai fini par rencontrer l'équipe de Vintage Rides en Inde et que je suis devenu guide moto.
Mon aventure sur les routes avec Vintage Rides a duré deux ans et m’a mené à plusieurs reprises en Thaïlande, au Sri Lanka, en Indonésie, au Népal, en Mongolie et au Pérou. Pour le motard passionné que je suis, quoi de mieux que de pouvoir rouler à l'autre bout du monde tous les jours ? Impossible de se lasser de ces endroits de rêve, surtout que nos voyages nous font circuler hors des grands axes touristiques. J'ai donc pu découvrir ces pays autrement que si j'y étais allé en tant que simple touriste.
Je crois que ce que j'ai le plus apprécié dans ce métier de guide moto, c’est de pouvoir partager ma passion avec les riders : échanger avec eux sur nos différents voyages et sur ce que nous apporte ce goût commun pour l'aventure.
Aujourd’hui, je suis revenu m'installer en France et continue de parler voyage avec les riders, mais cette fois-ci dans les coulisses de l’agence : je suis désormais expert
voyage moto. Cette nouvelle casquette de conseiller m'offre un nouveau challenge : réussir à retranscrire les émotions vécues lors de mes voyages pour permettre à d'autres de vivre de belles aventures !
Quel rider es-tu ?
J'ai commencé par un scooter à l’adolescence, puis je me suis mis à la moto à mes 18 ans, pour ne plus jamais la quitter. Je suis un touche-à-tout : enduro, circuit, balades dominicales… Tant que je suis sur un deux-roues, je suis heureux !
Actuellement, et ça ne surprendra personne, j'ai une Bullet 500. Natif d’Auvergne, j’ai un grand plaisir à rouler dans ma région. C’est un beau terrain de jeu ! La Bullet, c'est pour moi la moto parfaite, celle capable de m'emmener sur les départementales françaises comme au bout du monde.
Quelle est ta définition de l'aventure ?
Lorsque je pars en voyage, l'important selon moi n’est ni l’heure de départ, ni l'heure d’arrivée : c’est tout ce qui se passe entre. J'aime prendre mon temps sans trop planifier, pour laisser place à l’imprévu. Car c’est lors d’imprévus que l’on fait les plus belles rencontres.
L'aventure rime également selon moi avec évasion. Le plus grand sentiment de liberté que je n'ai jamais ressenti, c’était au milieu des steppes mongoles, sans routes, ni panneau, ni barrière. Ces étendues à perte de vue te font sentir vivant, tout simplement.
« Partir à l'aventure allait changer ma vie. J'ai pu découvrir des pays autrement que si j'y étais allé en tant que simple touriste, en laissant place aux imprévus. »
Au cours de tes aventures, il y a-t-il eu des rencontres qui t'ont marqué ?
Lorsque j’étais guide moto, j’avais l’habitude de repérer sur la route différents endroits authentiques, pour marquer des arrêts avec le groupe. Lorsque je trouvais un super spot, j'y repassais à chaque tour pendant la saison. Forcément, on crée des liens avec les locaux.
Pour contextualiser : je suis au Pérou de passage pour l'un de nos
voyages à moto en Amérique du Sud, à plus de 4400 m d’altitude, au col d’Abra Malaga. Il fait froid, il pleut et il y a même de la neige. Nous sommes dans le brouillard. Ici, au milieu de rien se dresse une petite maison de bric et de broc où vivent deux sœurs, dont l’une est aveugle. A chaque passage, je m’arrête les saluer, et elles nous reçoivent au coin du feu, autour d’un maté de coca bien chaud. Lors de mon dernier passage, les adieux furent riches en émotions.
Peux-tu nous raconter une anecdote de l'un de tes voyages moto ?
L’une des plus marquantes, c’était au Népal. Lors de mon premier voyage en tant que guide moto, une bécane « tombe en rade », au milieu de nulle part. Malheureusement, et malgré tous nos efforts, notre mécano ne parvient pas à refaire démarrer la bête. C'était vraiment le baptême du feu, la malchance du débutant on peut dire, car c'est la seule fois que ça m'est arrivé sur un tour ! Impossible de laisser la Bullet sur le bord de la route, au cœur de la vallée du Mustang. Il a bien fallu trouver un moyen de la rapatrier. Par miracle, un bus passe par là. Toute la sympathie des Népalais s’est manifestée dans un élan de générosité pour nous aider à hisser la moto sur le toit du bus : chauffeur, passagers, riders : un beau travail d’équipe !
Quel est ton prochain objectif d'aventure moto ?
J’ai le doux rêve d’un voyage moto qui aurait beaucoup de sens pour moi : faire un Delhi-France en Royal Enfield...
Reshad est désormais installé à Lyon en tant que conseiller voyage, pourquoi ne pas le rencontrer lors d'un
voyage moto en France ?
Crédits photo : Amandine Paugnat / Leo Fvy