A la recherche des bouddhistes dans le Haut-Kumaon !

Je quitte la morosité de Joshimath. Je m’enfonce donc à vélo direction Malari, le bout de la route dans cette vallée. Puis j’espère aller marcher vers Niti et me rapprocher du Kamet, 7750m environ.. Et trouver peut-être mes bouddhistes ? Mais pour l’heure, ça grimpe, ça grimpe fort, le soleil est bien là et les […]
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A la recherche des bouddhistes dans le Haut-Kumaon !
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Je quitte la morosité de Joshimath.

Je m’enfonce donc à vélo direction Malari, le bout de la route dans cette vallée. Puis j’espère aller marcher vers Niti et me rapprocher du Kamet, 7750m environ.. Et trouver peut-être mes bouddhistes ?
Mais pour l’heure, ça grimpe, ça grimpe fort, le soleil est bien là et les sommets immenses apparaissent !

Petite pause au soleil.. Je bois l’eau des ruisseaux. Et c est un bon moyen de boire l’eau du Gange sans se poser trop de questions : remonter à sa source ! Sinon, pique-nique saucisson-coca, du classique efficace.

Quelques kms plus loin, un éboulement naturel sur la route, je dois porter le vélo pour le franchir, et valait mieux pas se trouver par là au mauvais moment..
Plusieurs parties de la route sont collées aux falaises qui s’effritent et une fois je verrai même une espèce de bombe (juste une grosse caillasse qui arrive de quelques centaines de mètres..) tomber à 2m de moi.. Ça calme.
Le soir après avoir installé mon bivouac je dois encore le déplacer 2 fois pour éviter les chutes de pierres.

Je croise les gens qui bossent au bord de la route, certains sont Népalais et restent ici pour plusieurs mois à chaque fois, à dormir dans des tentes « d’infortune » au pied des falaises qui s’effritent.. Et moi qui passe là en touriste, cela fait quand même réfléchir bien sûr.. Au moins, c est moi le fournisseur officiel de clopes ici, c’est pas grand-chose mais je peux déjà leur offrir ça.

En regardant bien le long des flancs opposés des montagnes, je peux apercevoir plusieurs petits groupes de Thars de l’Himalaya, superbe !

Chaque pause est l’occasion de se réchauffer, partager un chaï, discuter..

Presqu’au bout de la vallée, 4km avant Malari, je me fais finalement refouler (comme prévu en fait..) par l’armée indienne car je m’approche trop de la frontière chinoise.
En fait ça se passe comme cela : le « chief officer commandant » me stoppe et me dit : Vous ne pouvez pas aller plus loin car : – il y a des avalanches sur la route et on fait péter les falaises en ce moment c est dangereux. -> « Bah arrête déjà y a pas de neige là.. puis pour les blasts il suffit que j attende et je passe après que vous avez fait sauter le bazar.. Comme plus bas dans la vallée. »
– il n’y a pas de shop à Malari vous ne pourrez rien acheter. -> « J ai toute ma bouffe j’suis autonome. »
– il n’y a personne dans les villages là-haut, sur Niti il n’y a rien du tout, vous ne trouverez rien. -> « C est justement ça qui m attire, juste rien.. Les montagnes et moi.. » Puis moi jsuis sûr qu’un bouddhiste se balade là-haut tranquille avec ses yacks !
– la nuit vous allez vous faire dévorer par les bêtes sauvages : snow leopard et ours. -> « Cool.. C est pas un souci ça.. » Comme en Asie Centrale, les Indiens exagèrent toujours beaucoup sur les bestioles qui mangent les hommes.. Ils aiment bien les légendes.
– si vous marchez déjà rien qu’une journée, vous serez en Chine ! -> « Bah oui.. Je sais.. Justement.. Jsuis au courant grand-père ! » Mais ça je ne lui dis pas 🙂 !
– pour des raisons de responsabilité et de sécurité, aussi vis-à-vis de votre ambassade, on ne peut pas vous laisser passer.. Et si jamais vous disparaissez.. -> « Alors déjà mon bonhomme, mon ambassade ne sait pas que je suis là.. Puis j ai ma propre assurance de recherche en cas de disparition.. Ne t inquiète pas.. »
Bon à ce stade il doit vraiment se demander c’que je viens faire dans ce coin, vu le tableau juste horrible qu’il me dépeint, mais j’ai quasi contré tous ses arguments.. Sauf que j’attends le coup de grâce qui vient fatalement..
– de toute façon il vous faut un permis qui ne se délivre qu’à partir de mi-mai, et d’ici là c’est une zone stratégique de l’armée.. Donc je ne vous laisserai pas passer.. -> Nous y voilà donc.. De vrais arguments.. Et là, j ai eu beau discuter 1/2 d’heure, lui expliquer exactement là où j allais marcher et quand je reviendrais, en lui montrant sur ma carte.. En lui envoyant des « Dear Great Officer Commandant » à chaque phrase.. Bah ce cher haut-gradé n’a rien voulu savoir.. Normal, il faisait juste son métier !
Bref, je partage un tchaï au dernier bled où je suis autorisé à « me rendre », au propre et au figuré.. Puis demi-tour. Je note qu’on peut revenir en été, avec un permis, lorsque les villages d’en haut sont habités.. Un futur trip maybe.. Moi qui ne manquais déjà pas d’idées 🙂 !
En redescendant sur Joshimath j’enchaîne sur un dernier col et j’en profite pour aller saluer la Nanda Devi, plus haut sommet entièrement situé dans le territoire indien, gravi en 1936 et dont l’ascension est désormais interdite. 7816m quand même ça plaisante pas ! Et dire que l’Everest est encore 1km plus haut !

La suite, ce sera retour sur Rishikesh histoire d’aller regagner mes kilos en mangeant des pizzas au bord du Gange, comme tout bon touriste qui se respecte !
Epilogue : la question des bouddhistes Sur Joshimath je rencontre Vivek, guide de trekking sur la région, qui me confirme que les personnes des villages que je voulais atteindre ont des croyances résultant d’un mix hindouïsme-bouddhisme, qui a tendance à s’estomper depuis que le commerce avec le Tibet est désormais quasi interdit à travers les hauts-cols..
Le grand-père de Vivek avait pour habitude d’échanger des produits de la vallée contre du sel apporté par les caravanes de yacks venues du Tibet en été..
Une époque que j’aurais aimé connaître.. Une de plus. Mais bon.. la nôtre est bien belle tout de même !
Axel, visitez son blog : http://trapanelle.wordpress.com/
 

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