Gene-Vincent, avec un prénom comme ça, on a forcément une histoire à raconter. Il nous explique d’emblée que la moto ce n’est pas quelque chose qu’il a décidé, il ne s’est pas mis à la moto en quête d’évasion, d’affirmation de soi ou pour se sentir libre. « La moto, j’ai grandi dedans, ou plutôt dessus ! » Pour une fois, la formule : la moto, c’est comme une évidence, n’est pas galvaudée. « Pour moi, c’est surtout un moyen de se déplacer et bien sûr de voyager. Gamins, mon père nous emmenait partout avec lui, on a fait le tour de l’Europe en side-car en famille. » Jean Burdet, le paternel, s’est consacré à sa passion pour les deux et trois roues tout au long de sa vie en laissant toujours une place pour ses proches.
Le chant des pistes
Fraîchement diplômé, Gene travaille avec son père comme assistant de gestion chez Heritage Import, l’ancien importateur officiel des motos
Royal Enfield en France. Quand on vous dit que les Royal Enfield font partie d’un héritage chez Gene. Pas peu fier d’être pionnier à l’époque et de représenter la mythique marque indienne, Gene rencontre à cette période Alexandre Zurcher qui vient de créer Vintage Rides. Le jeune entrepreneur est venu rencontrer la famille Burdet pour parler « partenariat ». « Alex est venu nous présenter son idée un peu folle mais séduisante d’organiser des
raids moto en Inde pour des motards français. On a décidé de le soutenir en lui donnant une Royal Enfield pour aller promouvoir Vintage Rides dans toute la France avec sa moto. » L’histoire continue, aujourd’hui, c’est Gene-Vincent qui est en charge de distiller l’esprit Vintage et de rencontrer les riders aux quatre coins de la France.
Un guitariste sur le toit du monde
Une amitié s’est nouée au fil des ans entre « les Burdet » et Vintage, à travers les salons puis lors de l’organisation de voyages évènements. En 2014, c’est Jean qui souhaite réaliser un rêve un peu fou : partir avec son fils en side-car sur le toit du monde, au Ladakh. Baptisé le Dzo, Jean conçoit un side-car Royal Enfield taillé pour l'aventure. A l’arrivée à Delhi, Gene rencontre l’équipe du bureau Vintage, les mécanos, le garage. « Mon premier voyage en Inde, c’est à ce moment-là. C’est plus une expédition qu’un voyage classique. C’était aussi pour fêter mes 30 ans et les 50 de mon père, pour se retrouver sur la route après plusieurs années où nous n’avions pas voyagé ensemble. » Ils sont alors les premiers à fouler les plus hauts cols carrossables du monde de la route Manali-Leh jusqu’au Kardung-La avec ce genre de monture.
Trois roues sinon rien
Le goût de la route est de nouveau en marche, quand on vous dit que c’est addictif ! Ce
voyage moto au Ladakh en side-car annonce de futures aventures avec Vintage Rides. L’été 2016, East Side Story voit le jour en Mongolie. En partenariat avec Alternativ’ Side-Car, l’entreprise de Jean, Vintage propose ses premiers départs en side-car aux riders souhaitant sillonner les steppes sur des engins uniques, les paniers Yeti de Jean attelés aux Enfield sur place. « J’ai toujours plus ou moins travaillé avec mon père, et à ce moment-là, je me suis rapproché de Vintage en mettant un pied dans la réalité du travail d’agent de voyage. » Puis quelques mois après, c’est un autre projet fou que Gene suit de près : la Frozen Ride, un rêve partagé entre Jean et Alex qui aboutit pendant l’hiver 2017 sur le lac Khövsgöl en Mongolie. « On a l’expérience d’atteler des paniers aux motos classiques mais de les emmener ensuite rouler sur un lac gelé, c’était une première ! »
Rêver sa vie ou Vivre ses rêves
A 35 ans, Gene est père de famille et habite dans le 94 où il a acheté la maison familiale, « j’habite la maison où j’ai grandi ». Il s’épanouit pendant plusieurs années dans une jeune entreprise française de parfum en plein développement à Paris. Mais la passion le rattrape petit à petit. Le bilan est déjà à l’ordre du jour pour ce jeune précoce ! Pour éviter la crise de la quarantaine à venir, il décide de sauter le pas et de se lancer dans l’aventure Vintage Rides. Le travail ne lui fait pas peur, « tant que ça me plait et que l’ambiance est bonne ». En charge des évènements et des partenariats en France, il part sur les routes pour les apéros warm-up, sur les salons, à la rencontre des riders, leur ôtant ainsi leurs doutes ou leurs peurs sur la monture indienne Royal Enfield.
Be-Bop-A-Lula
Il y a donc la moto, les voyages et les rencontres qui font partie de ses passions, mais il y a aussi la musique. « Pour mes 18 ans, mon père m’offre une guitare. Je suis un autodidacte, je n’ai jamais pris de cours. » On se doute que Gene-Vincent a été bercé au rock and roll pur et dur, celui des années 50-60. Mais quand on grandit dans les années 90 et que l’on écoute la radio, on se frotte à d’autres genres musicaux. « Adolescent, je découvre le rap puis le reggae. Pour le coup le reggae, je l’ai choisi. J’étais heureux de trouver une musique que j’aimais, qui m’appartenait. Pas besoin de m’approprier les goûts musicaux de mon père. » Depuis 2007, Gene joue dans Natural Mighty. Le noyau dur du groupe n’a pas bougé depuis le début. « Depuis plus de dix ans, on arrive à se retrouver une fois par semaine pour répéter, c’est fou ! Ça nous pousse à continuer ! » Natural Mighty vient de sortir son deuxième album, Reflection of my dreams, en même temps qu’un récent concert à la Boule Noire à Paris. Et d’autres dates sont à venir au printemps…
Sophie Squillace / Vintage Rides