Le 14 Juillet aurait pu être l’occasion de parler du Jour de l’Indépendance Indien mais en visualisant les feux d’artifice, et leurs explosions de couleurs partout à travers la nuit, impossible pour moi de ne pas penser à Holi.
Célèbre pour ses jets de pigments colorés, elle est aussi appelée fête des couleurs. Cette grande célébration du Printemps qui attend la dernière pleine lune hibernale, est de loin la plus ancienne, iconique et importante fête indienne.
Indienne ? Cette coutume est évidemment devenue très populaire dans l’ensemble du sud de l’Asie, même parmi les populations non hindoues. Elle s’est aussi lentement exportée hors des frontières de l’Asie là où les communautés indiennes sont très présentes, États-Unis, Royaume-Uni…
Depuis ces quatre dernières années, Holi semble être devenu un véritable phénomène, dont plus rien n’engraine l’expansion. D’abord très prisée sur les campus américains la fête s’est rapidement répandue en Afrique, Australie avant d’éclore un peu partout en Europe, reprise par des organisations caritatives… ou non. Ces dernières proposent contre un droit d’entrée, une ‘expérience Holiesque’, sous des formes aussi diverses que variées : cross, rallyes, festivals, raves-party, pique-nique…
Les dates ont parfois tendance à… s’écarter. Cette année il est par exemple possible de participer à cette célébration du Printemps en plein milieu de l’été, à Puurs dans le Nord de la Belgique ou en pendant le mois de Janvier dans la station de sport d’hiver des Gets.
‘Color Festival’, joue des coudes avec ‘Holi Powder’ qui bataillent avec ‘Holi Peace’ et ‘Holi Run’. On assiste à une mêlée entre tous ces organisateurs qui veulent imposer leur label comme LA référence d’Holi. La plus Holi des Holis.
Cette profusion est-elle foncièrement mauvaise ? Certains vous diront que non, que dans l’ensemble, le cœur de la fête est là, toujours là. Comme Ananda Vrindavan, Indien de 52 ans, qui travaille bénévolement dans un temple de Krhisna à chaque Holi : « Tout le monde accueille le printemps et veut exprimer du bonheur et de la joie qu’y a-t-il de plus universel que ça ? »
Mais, au delà des racines religieuses d’Holi, je peux m’empêcher de penser que si le cœur de la fête est préservé il perd ses saveurs et son intensité .
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Holi ne serait pas ce qu’elle est sans ses joyeuses batailles de poudres colorées en extérieure. Vrai, mais celles-ci sont encadrées par tout un ensemble de célébrations.
L’atmosphère change à l’approche des jours fatidiques. Tout le pays est de bonne humeur. Quelques jours avant, les marchés sont animés à la préparation de cette fête dynamique.
On s’attèle à cuisiner des plats et des pâtisseries spécialement conçues en cette occasion. La vieille, déjà on se rassemble, des feux de joies sont allumés un peu partout. Le soir même on s’invite, plus intimement la fête continue dans les foyers. Dans certaines villes les célébrations sont étalées sur une semaine.
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Tout le pays est en émoi. Les journaux aiment dévoiler des photos du premier ministre couvert de couleurs. Tout le monde se prête au jeu, tous les âges, tous les milieux. Tout est permis, tout est pardonnable… De toutes façons, impossible de distinguer le riche du pauvre, le serviteur du maitre. Un vent de liberté parcourt ce pays où les inégalités font partie du paysage quotidien.
Trop homogène et parquée dans des huits-clos à ciel-ouverts, même la plus enfiévrée des foules de festivaliers, ne pourrait véhiculer de telles émotions en célébrant une des versions exportées d’Holi.
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Holi est une fête très riche qui possède une infinité de tons. Du nord au sud, chaque région, parfois chaque ville a ses spécificités.
Notre préférée :
La région du Rajasthan initialement très colorée, avec …
Jaipur la ville rose où beaucoup de programmes culturels viennent enrichir les festivités. Quand vous penserez avoir tout vu, vous serez supris par des elephants multicolores arrivant fiérements défiler à travers les danseurs en frénésie.
Jodhpur la ville bleu, pour une Holi ensoleillée et une vue imprenable à travers ses nuages de fumées rouge.
Jaisalmer, la ville en jaune, juste pour l’incroyable spectacle du Mandar Palace qui sombre dans un joyeux chaos de danses et chants folkloriques enrobé par une confusion de poudres colorées.
Et Udaipur, la ville blanche, pour célébrer Holi avec la famille royale qui partage les festivités avec le publique au palais de la ville.
Des étapes inoubliables de notre itinéraire moto Rajasthan : ‘La Terre des Maharajas’. N’hésitez pas à en parler avec nos conseillers voyage.
Et si vous ne pouvez pas tout faire…
« Bura na mano, Holî hai ! »(« Ne soyez pas fâché, c’est la Holi »).