L’aventure rajasthanie, le raid aventure de Johann

Johann, passionné d’aventure en Royal Enfield et fougueux tour leader chez Vintage Rides, revient sur un nouveau raid aventure qu’il vient de créer : L’Aventure rajasthani.
 

Salut Johann, d’où vient ce lien si fort entre l’Inde, la Royal Enfield et toi ?

 
A l’âge de 20 ans (1991), mon premier grand voyage, sac au dos, en mode routard, c’est l’Inde, avec ma soeur de 2 ans ma cadette. Je suis alors étudiant en photographie et je me régale. Ma soeur est tombée malade, nous avons fait un séjour par un hôpital à Delhi, mais en ressortons en pleine forme, pour partir au Rajasthan. De nombreux rebondissements ont rendu ce voyage absolument inoubliable. Il m’a fallu trois semaines pour m’en remettre. J’ai donc été marqué au fer rouge. Mon deuxième coup de foudre, c’est lorsque j’ai re-découvert ce pays depuis une moto (Enfield 350cc). J’étais exalté, sur un petit nuage, à la fin de ce premier road-trip en solo. Depuis, je ne sais même plus combien de voyages j’ai fait vers l’Inde, j’ai arrêté de compter, c’est un virus.
 

Tu as crée L’Aventure Rajasthani, un raid aventure moto en Royal Enfield, d’où t’est venue l’idée de créer un nouvel itinéraire en moto au Rajasthan ?
 

La moto est synonyme pour moi de liberté et d’autonomie absolue (sauf en ce qui concerne les pépins mécaniques majeurs). Le sens profond du voyage n’est jamais aussi bien ressenti que depuis une bécane. Après avoir tourné l’épisode de la série 2 Roues Sinon Rien au Rajasthan, j’ai su le potentiel de charme exotique et de complétude que recelait cette région. De plus, au vu de la gentillesse exubérante des Rajasthanis, on sait qu’on peut se laisser aller et se perdre n’importe où, en toute sécurité. Je n’ai jamais eu aucun problème humain là-bas, au contraire, quel sens de l’accueil ils ont !
 

 
Quels sont les points forts de ce voyage selon toi ?
 

L’hospitalité des Rajasthanis, leurs sourires permanents, le thali (plat traditionnel), le climat entre octobre et mars, le spectacle permanent – et gratuit – de la rue comme des champs, les petites routes perdues, la vie grouillante le long des routes.
 

Une anecdote à nous raconter sur la création de cet itinéraire hors des sentiers battus ?
 

En 2009, je ne jurais que par les bonnes vieilles cartes de papier. Problème: même le Road Atlas Eicher, le plus complet sur les routes indiennes alors, est imprécis. J’avais donc réalisé des captures d’écran sur Google Earth, sur lesquelles j’avais indiqué des indications au crayon numérique dans Photoshop. J’étais un peu optimiste… On s’est perdu plusieurs fois, mais cela a donné lieu à des rencontres mémorables. On avait même dormi dans une cahute de gentils mafieux du granite au milieu de carrières illégales. Par contre, on a vraiment souffert à une autre occasion, en tentant une route impossible, qui nous a ramené au point de départ après des heures de galère, avec pneus crevés sur les deux motos, et totalement déshydratés !
 

 
Une rencontre, un coup de coeur sur ce trajet ?
 

La nuit dans une ferme perdue au milieu de pistes de sable profond. Là encore l’imprécision de mes captures d’écran nous y a menés. C’était une famille multi-générationnelle de Rabaris (des éleveurs super classes, avec leur turban rouge vif et leur tenue blanche). Nous avons mangé simple mais exquis, avons fumé le hookah au réveil. Et l’une des filles, 15 ans peut-être, qui était d’une beauté époustouflante, nous a offert un spectacle improvisé de danse le soir. J’ai sérieusement pensé à la demander en mariage.
 

 
Un conseil à donner aux riders qui veulent monter en selle pour ce trip de folie ?
 

Laissez-vous aller, si vous souhaitez vraiment vous dépayser, et oubliez vos habitudes, vos besoins de France, en vous contentant de ce que vous offrent le hasard, la route, et la vie en général. Quand on laisse les choses advenir sans pester, sans vouloir tout contrôler, alors la vie vous étonne, elle est généreuse.
 

Pour partir à l’aventure sur les traces de Johann, découvrez l’itinéraire ici.