La température approchait les 45°c en ce jeudi après-midi à Khan Market dans le sud de New-Delhi. En plein cœur de ce quartier historique de la ville, Royal Enfield une des plus anciennes marques de moto en production, ouvrait très stratégiquement son tout dernier « flagship » (fleuron des boutiques Royal Enfield).
Bâti de bois, de cuivre, de fer forgé et de cuir … Je pénétrais un lieu au look foncièrement vintage. L’espace semblait invité à traverser le temps; un ressenti parfaitement en adéquation avec l’intemporalité de la marque Royal Enfield. Le lieu respirait également la touche artisanale, l’amour inconditionnel de la moto et le soin méticuleux si chères au constructeur.
L’entrée strictement sur invitation n’empêcha pas toute l’équipe de nous recevoir très chaleureusement, dans une grande spontanéité.
Siddhartha Lal, CEO de Royal Enfield et Rudratej Singh, son président étaient également présents. Ils nous expliquèrent l’intérêt qu’ils portaient à l’endroit, partageant avec nous leur volonté de s’affirmer sur le marché des produits dérivés et des accessoires de qualité.
Casques chromés, accessoires en tout genre, ligne de vêtements parmi lesquels on pouvait trouver des pantalons molletonnés au niveau des genoux, des vestes et tout un ensemble d’articles aussi fonctionnels qu’élégants.
Mais la plus grosse attraction restait incontestablement les modèles «Despatch rider Enfield» (nouveaux modèles uniquement en Inde pour le moment). Inspiré des unités d’exploration de la première guerre mondiale, dont la marque puise son origine il y a un peu moins d’un siècle, trois déclinaisons étaient exposées en édition limitée. La «battle green» pour l’exportation, les «deep blue» et «desert storm» pour le marché indien.
Assez distinctifs des modèles classiques, seulement 200 unités de chaque seront manufacturées. Elles seront disponibles en lignes à partir du 15 Juillet.
J’ai profité de cette occasion pour m’entretenir brièvement avec Siddhartha Lal, CEO de Royal Enfield afin de vous avoir des infos toutes chaudes. Il est resté toutefois très discrets sur les prochaines sorties mais m’a assuré en souriant que de nouveaux modèles étaient en prévision l’année prochaine.
Quand je le félicite sur le lancement de cette nouvelle boutique magnifique, il me confie que cette ouverture était très symbolique, néanmoins ce ne serait pas un cas isolé. D’autres projets similaires sont programmés ou déjà en cours. Sur le marché domestique, Bombay, Bangalore… Mais aussi à travers les 50 pays où la marque s’exporte, Londres, Bogota, New-York, Madrid, Paris… Pourtant il reste réservé quant à l’importance que ce type d’offre représente à moyen terme pour Royal Enfield. Une part qu’il s’attend à faire grandir tranquillement sur les 10 prochaines
En réalité ces boutiques ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Royal Enfield prévoit d’investir 78 millions de dollars dans ses plans d’expansion en 2015.
Ainsi deux nouveaux centres technologiques sont sur le point d’ouvrir. L’un deux en Grande Bretagne implique le rachat d’Harris qui viendra booster le département de R&D. On retrouve d’ailleurs dans ce pôle des anciens de chez Triumph : le chef de projet Simon Warbuton, les designers Ian Wride et Mark Wells, le Sud-Africain Pierre Terblanche. Concrètement, ces événements sont capables d’augmenter la capacité de production de 50%, soit 450 000 véhicules..
L’année précédente, le constructeur avait commencé à s’implanter en Colombie, pays qui pourrait bientôt devenir le second marché après l’Inde. Ils cherchent aujourd’hui à produire au Brésil. Des étapes décisives pour investir le marché latin. En parallèle Royal Enfield commence à prendre place dans le Sud Est Asiatique.
Né humblement pendant les balbutiements de l’industrie moto, la marque se modernise et grandit un peu plus chaque jour. Inévitablement. Mais à l’image des réservoirs peints soigneusement à la main à proximité d’unités robotisées, Royal Enfield avance sans renier ses racines. Et c’est ça qui en fait un classique.
Khan Market, ancienne modeste terre de semence offerte aux immigrés pakistanais en 1947, est devenu le marché le plus fin, le plus branché et le plus luxueux du cœur de l’Inde. Créer l’une des boutiques les plus en vue dans ce lieu chargé d’histoire accroche parfaitement avec le soucis d’authenticité que prône la marque Royal Enfield.
Bien joué Monsieur Siddhartha Lal !
Pour visiter le site de Royal Enfield et ses modèles c’est par ici :
http://www.royal-enfield-france.fr/index.html